Programme > Intervenants invités

Lundi 17/01, 14h30-15h30

Interview d’Isabelle Autissier

Isabelle Autissier est avant tout connue du grand public pour ses exploits de navigatrice et d’aventurière : elle a été la première femme à accomplir un tour du monde en solitaire, et a conduit plusieurs expéditions dans les régions polaires…
C’est aussi une scientifique, avec une formation d'ingénieure agronome orientée vers la gestion des ressources halieutiques, doublée d'une femme engagée dans des causes environnementales comme celles que défendent le WWF-France, dont elle est présidente d’honneur, ou le Conseil consultatif des Terres australes et antarctiques françaises, auquel elle participe depuis 25 ans et qu’elle préside aujourd'hui.
C’est enfin une écrivaine, « une pionnière […], une femme qui transgresse, trace son chemin et s’impose dans un univers […] essentiellement masculin » comme la décrit un article publié par Le Monde en décembre 2019.
Un point de vue enrichissant au regard de la thématique du colloque : (s’)engager et pouvoir (d’)agir !

Nous avons choisi, en accord avec elle, la forme d’une interview en direct, qui sera menée par Julien Douady. Ce sera l’occasion d’entendre Isabelle nous parler de l’environnement dans lequel elle a grandi, de ses choix de navigatrice, de l’engagement que cela requiert, mais aussi de sa façon d’aborder un nouvel équipage, et du rôle qu’elle souhaite avoir dans ses combats d’aujourd’hui et de demain. En fonction du temps disponible, nous conclurons l’interview avec un temps de discussion ouvert aux participants au colloque.

Mercredi 18/01, 14h-15h

Conférence de Solveig Fernagu

Après 12 ans passés au sein de l'université Paris Nanterre comme enseignante-chercheure au sein de l'équipe Apprenance et Formation des adultes, Solveig Fernagu a rejoint le CESI en octobre 2020 comme directrice de recherche sur le thème Apprendre et Innover. Sociopédagogue, elle travaille sur les conditions d’apprentissage en milieu organisationnel, que le milieu soit celui du travail ou de la formation, qu’il soit physique ou virtuel. Ses intérêts de recherche portent sur la professionnalisation, le développement professionnel, les organisations pour apprendre et les environnements capacitants. Elle dirige actuellement plusieurs thèses sur les pédagogies de l’alternance, la professionnalisation des ingénieurs pédagogiques et les environnements instrumentés d’apprentissage. 

Résumé de l'intervention :

Un environnement capacitant peut être défini comme un environnement porteur de capabilités ; et la capabilité comme un pouvoir d’agir. De nombreux travaux de recherche mobilisent aujourd’hui l’approche par les capabilités (qui nous vient de l’économie du développement), notamment pour explorer les conditions de l’apprentissage en milieu organisationnel ou pour évaluer des politiques de formation et leurs effets sur le développement professionnel. Tous ces travaux contribuent à faire des capabilités une grille de lecture de la mise en capacité à apprendre et à se développer, en s’intéressant non aux résultats de l’apprentissage ou du développement, mais aux processus conduisant à ces derniers.
Il s’agit de s’attarder sur ce que les individus sont réellement capables de réaliser au regard des ressources qui sont les leurs (et de leur conversion en capacités d’action), et sur les choix qu’ils posent pour réaliser ce qu’ils font et de la manière dont ils le font. La perspective est celle du sujet qui peut, et entraîne avec elle l’idée que la mise à disposition de ressources pour apprendre (dispositifs de formation, réseaux métiers, groupes de discussion, fablab, espaces de co-working, communautés de pratiques, etc.) – ou de travail – ne se suffit pas à elle-même, non seulement pour apprendre mais également pour les utiliser. Il est nécessaire d’étayer leur processus d’appropriation pour les rendre opérantes et utilisables, convertissables, efficaces, etc. au final, capacitantes. En définitive, il s’agit de ne pas perdre de vue que l’apprentissage résulte des interactions entre environnement et individus, et que celles-ci seront plus ou moins porteuses d’apprentissage… et de pouvoir d’agir. Le cadre des capabilités se présente comme un outil de compréhension et d’évaluation des processus à l’œuvre.